Sur
le pont d'Avignon
Sur le pont d'Avignon, où l'on ne danse plus,
Naguère s'égaraient nos âmes un peu tristes,
Et les ors compassés d'étranges coloristes
Faisaient souffrir encor nos souvenirs émus.
Par où vint qu'un beau jour nous fûmes des élus
Que baigne une douceur aux airs irréalistes ?
On y voit maintenant mille charmants touristes
Jouer à l'unisson la valse des bras nus.
Et nos soupirs amers se sont pâmés dans l'onde
Lorsque ces Adonis venus de tout le monde
Sur les arches de pierre ont montré leur beauté...
Et quand, près de la nuit, le palais devient jaune,
Nous sommes éblouis d'avoir onc mérité
Tous ces jolis garçons qui font briller le Rhône.
Jean-Luc Sarazin, 8 VII 2004
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